A petit pas ...
Sur le chemin de mon enfance, j’ai rencontré un prince le cœur jeune et pur, son cœur n’était encore que jeune pousse, sa voix oisillon de printemps. Sa main de jouvenceau dans la mienne, notre promenade fut éphémère. Sur les sentiers de la souffrance j’ai conversé avec un vieux loup de mer, le cœur fatigué et triste, la voix éreintée, sa main était trop rêche, elle m’avait dénudée de toute volonté. J’ai côtoyé l’enfer, y ai rencontré un chiot qui se croyait dents de Cerbère, une vieille louve, la bouche édentée et affamée, une voix d’outre tombe mais son cœur me semblait si bon et sa main tremblante m’inspirait confiance … Ses lèvres étaient si tendres bordées d’un amour étrange mais sa bouche était gouffre et ne fit de moi qu’une bouchée. Sur la grande route de la vie, j’ai rencontré un vieillard, le cœur mausolée d’âmes, chapelet à la main, l’âme ouvrière, sa bouche était brèche, gorges profondes, frontières du monde, ses yeux étaient si fiers, relataient la terre. De sa conscience je fus prisonnière volontaire, dans le lac de ses pensées je me baigne encore aujourd’hui et j’y nage éternellement, jouissance de vie, de verbe et non de chair.
J’ai rencontré ma bohème, l’âme blême mais le cœur vaillant. La rose corolle morose mais cœur d’orchidée embaume au loin dans un jardin perdu.
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