La nudité de l'esprit.

Depuis l'âge de pierre tant de pierres furent jetées, ricochets de cœur de pierre.

Rien n’est plus triste, un soir de Noël, qu’un internaute  cherchant sur facebook : un morceau de ciel enneigé, les guirlandes de son sapin éteintes malgré les étincelles de sa mémoire, larmes de givre tellement brillantes, à en faire pâlir  les étoiles de Bethlehem. En guise de set de table, un mouchoir en dentelle pour caresser ses paupières, pour tout compagnon, un convive si froid, un bonhomme de neige figé devant un astre mort.

Peut être se dit-il soudain si devant ma cheminée je le mettais, il pourrait se réchauffer et venir manger à ma table, nous converserions des choses de la vie,  le sourire sur les lèvres … Mais il se  fondit devant l’âtre comme l’âme de ses Noëls d’antan où une orange et la compassion emplissaient la hotte du père Noël et là où en ces Noëls  la plus grande vanité était d’avoir sabots à ses pieds  perce-neige des isolés. Avoir le cœur cendres froides quand le souffle de l’âne réchauffe un nourrisson est bien plus désuet que l’époque de Cro-Magnon.

N’avoir sur le dos qu’une courbature, une couverture au milieu de la rue du cœur, l’âme charbon, la pendule du vingt cinq décembre dans le regard, son tic tac, un moins cinq degrés gelant les tympans, ses aiguilles bloquées au moins cinq dans l’iris des yeux comme une affiche dans la tête. C’est pourquoi à la veillée de Noël je traverserai ce ciel de toile, vol d’hirondelles, certes irréel … Moi j’aurais le cœur bien au chaud entouré par ma famille, ritournelle de leur affection et j’irai vers eux partager la paille chaude de ma crèche pour leurs réchauffer la peau. Je leur offrirai la chaleur de l’haleine de l’agneau pour enlever la douleur de leur ghetto   et sur un petit coin de leur table je déposerai un morceau de ma chandelle pour éclairer leur âme.