Alpage …
L’hiver frappe à ta porte, bergère, écoute le vent ses bruissements d’ailes du temps. Entends-tu gémir au loin la mousson dans les branches dépouillées ? Le chant libertin de la rose fanée en la rosée du dernier verger, maestro l’herbe tremblante achève son concerto caresses sur ta peau d’une brume légère où les taches brunes ont trouvé leur hameau. Dans la frange d’un feuillage le merle moqueur sifflote cet air où s’engourdit la prunelle automnale de septembre. Un vol d’hirondelle, ruissellent haillon les larmes d’un jupon et la vie militaire sans princesse s’empresse au pas d’un guéridon. Sous la tonnelle grince une vieille chaise la musique du berger. Où t’en vas-tu bergère veuve de la guerre des prairies, vêtue d’un sablier … Ton ciel orangé des orages engrangés, sous tes cils des valises boursouflées de regrets, la grêle des yeux frappant sur les vitres du jardin d’Éden son grand portail refermé … Le myosotis s’en est allé, une allée de bleu où divaguent sans lieu des battements de cœur égarés. La lavandière a filé toute sa laine, éperdue dans le lin d’un champ de blés, blet le blond de ses cheveux.
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