Amant de papier.
Je prends ta main pour la glisser entre ma joue et mon oreiller. Je sens ton souffle chaud se faufilant dans mes draps de vie. Toi le mendiant de ma couche secrète, tu caresses ma joie d’être femme de tes vers translucides. Les lignes émigrantes d’un magnifique thon rouge de la mère lointaine de ton carnet de bort dessinent celle de ta destinée, d’un modeste ton. C’est écrit dans un livre mais ton crayon à papier c’est laissé gommer.
Même sous la mitraille des maux, il se relève dans son hameau de sanglots où les pointes du crucifix lui écorche la peau mais il est pâle et beau comme le dormeur du val. Pal devant sa gloire tsigane qui lui échappe, sa bohème le déshabille, le torture lentement, sensuelle comme le tranchant d’une arête de poison, elle hache sa gorge, arpette de cimetière … L’ache du jardinet de son enfance qui craquait sous sa dent, qu’est-elle devenue ? Sellerie des chevaux blancs de sa dignité où s’ébroue son identité, l’éperon de la fraternité tailladant son poitrail, le laissant en haillons. Il était riche de rien, il est pauvre de tout … Perdue la Madone, maldonne, mal donne ses larmes, elles sont les fleurs du mal, germinal d’un nouveau républicain, banc de sable, sable mouvant sous ses pas de silence. Dans son regard vagabonde une Jézabel, une poussière d’âme dans ses yeux. Sur sont front les veines d’un prématuré, aimer et rester digne …
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