Épilepsie.
C’est l’automne, le suc de mon âme succombe comme les larmes atonales d’une rivière d’ombre bercent des éclats de cœur moribonds. Les caresses automnales comme des feuilles mortes jonchent mon corps, une pudeur mystique s’évapore comme une lueur mordorée d’un astre furibond qui se meurt et se refuse au dernier couchant. Ma peau lacérée des baisers du temps, la guérilla d’étés somnole au creux de mes reins. Les pensées blanches fanées flânent. L’horloge de ma migraine saisonnière hante la couche de mes nuits monotones. Les saules pleureurs se déshabillent comme le sol pleureur de mon enfance tremble, les cheveux blonds des cœurs de blé longent les champs endormis. Les lianes printanières meurtries éraillent un tronc aumônier de la chaleur funèbre d’un hiver, roulant les perles diablesses du chapelet de la vie entre ses doigts. Le givre, peintre d’une nature morte, se donne à aimer les racines blanches du ciel. Le magma de mes sentiments éteints et le glas d’une saison s’accordent violoneux solennels sous l’archet du vent où s’étouffent de tendres passions. Mort dorée des couleurs de l’arc-en-ciel, les cadavres existentiels, perce-neige de ma conscience tourbillonnent, plaie de la plèvre de mes poumons au souffle corrompu. Des traces, bleus d’âmes, lambeaux bleutés d’un ciel d’été, vagabonds antiques d’un vague à l’âme mythique sculptent en moi un exutoire. Les sueurs hors-la-loi de mon orgueil de femme coulent sur mon front d’amante défunte. Épouse enjôleuse, maîtresse meurtrière, sur le pourpre de tes lèvres je dépose mes aveux, la poudrière d’un ange bleu, dans mes yeux une prière ancestrale, écume d’un cœur amoureux. Mon âme sanglote en sursis, hôtesse du chevet du temps. Féerie légendaire de mon cœur appauvri, la ronde du bon dieu se tient droite devant moi, je m’agenouille, les genoux tannés par le cuir des lanières de Lucifer à en être damnée je m’abandonne au bandeau de mon automne.
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