La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Attila le hun, deuxième partie.

 


Mon peuple, avait déjà conquis la Germanie. Et j'étais devenu Attila, Roi des Huns, héros pour les guerriers du nord, fléau de Dieu pour les chrétiens. J’étais face aux romains de Milan, monté sur ma jument Taraa, la balade de sa croupe berçait mes sens.  Mais en ces temps là, seul comptait ma haine des chrétiens, la hargne inquisitrice. En cette nuit de fin décembre 452, le parfum de Noël enveloppait de son écharpe le bout du nez des chevaliers et j’avoue de ne pas avoir été le dernier à me laisser corrompre par la beauté de la pleine lune si vivante et espiègle. Cette puissance lunaire chargeait de vitalité et de puissances extrêmes mes guerriers. J'haranguais les hommes, ils se rassemblaient par groupe de cent ou plus. Les feux brûlaient, les torches s'allumaient, les pieds des guerriers tapaient, cinglaient la terre et ses entrailles. Les gueules de mes cavaliers, cymbale de Judas, rugissaient de terribles cris de guerres et de prières. Ces âmes ne voulaient pas mourir, non surtout ne pas périr …  Les esprits, défiaient maintenant la mort et les romains. Par des chants prénuptiaux et des danses endiablées qui les maintenaient en transes. Les femmes s'en mêlaient, frottant leur ventre comme des vipères, sans venin, contre la panse des hommes. Les rondes aphrodisiaques sentaient la luxure. Les fluides s'échangeaient à grande giclée d'émoi, balancelle enivrante du verbe et du geste. Les femmes chuchotaient, languissantes à souhait se lovaient dans l'âme des hommes en offrant leur fruit incendiaire, comme si la mélodie intérieure de leurs gènes, allait dire aux combattants qu'ils devaient vivre. Et le temps n'était plus, le temps n'écoutait que le rugissement des troupes qui dévorait les restes des cochons grillés et embrochés la veille. La viande était livrée en offrande aux dents de mes carnassiers de soldats qui bouffaient la chaire chaude comme ils allaient bientôt sucer le sang du romain. Et l'aube se réveillait, d'un soleil à en faire pleurer les mères et les veuves de centurions qui déjà de l'autre côté de la plaine attendaient le carnage. L'astre en se levant prenait possession du campement, il dévoilait la neige maculée par les fumées des torches endormies et des cendres mortes de la débauche de la nuit. Mes hommes montaient alors sur les chevaux cambrés de la victoire. La charge était belle. Les flèches décochées des arcs bandés arrivaient toujours sur un torse. Les chevaux venaient droit sur l'ennemi, les mottes se levaient, les chevaux étaient fous, Je fonçais vers les cohortes de romains. Ma jument Taraa, humait alors l'air des combats. La neige n'était plus immaculée, ma peau était tachée, comme une auréole de guerrier. Des étoiles de sang perlaient sur ma face. Mes dix milles cavaliers entraient en lice dans le ventre de Milan. Des pieux, des croix puisaient le sol de Milan. Taraa trépignait, de son pied, aguichait le sol, j'étais à Milan et je suis Attila, le grand.

 



02/02/2013
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