Auguste fièvre …
Des ombres blanches ruissellent sur son front, des pétales de roses se disputent la dernière senteur estivale. Le vieux chaudron frémit mollement sous un feu presque mort … Le dernier duel, le temps rival majestueux se joue de la beauté vacillante des larmes de la sénescence. L’âtre s’éteint, le pirate de l’existence en est venu à bout … Lentes morsures de l’âge d’or où tout semble renouveau lorsque le printemps s’efface. Un interlude avant le dernier acte, le plancher de la cène se craquelle. La préface se refuse une deuxième chance, préceptrice de l’ultime saveur. Le rouge de son enfance, l’éclat vermeil du premier réveil, tout ça lui semble si loin, une éternité ! Suspendu à ses lèvres un écueil de baisers … Se dresse devant elle l’aube noire, sans dentelle ni orgueil, seulement l’envie de finir cette chorégraphie inachevée. La fleur de l’âge chevauche son livre de chevet comme un marque pages indiscipliné. Un champ orné de pleurs honore sa douleur … Le salut d’un nouveau né, d’un air dédaigneux l’accompagne pour la révérence de l’adieu. Un désespoir pur semble crever son poitrail, l’aveu du dernier soir. Elle ne clamera plus sur l’estrade de son zénith, les paroles d’un ange. Elle était si splendide lorsque son timbre faisait tressaillir les cieux. Le diable s’en pourléchait les sens ! Une anicroche oisive, son passé s’étale, sans spectateur. Sa mémoire défaille :
- « Où est donc passé ce fichu souffleur ! »
Le voleur de souffle nargue sa dernière prestation du malade imaginaire ! Molière est encore défunt.
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