Évanouie …
Rêverie, béatitude, esclave docile, s’éveille la rançon de la vieillesse, trépigne mon tombeau et s’agacent poignets de cercueil … L’incroyance, ma propre plaidoirie innocente, la saga d’une existence s’ébranle … Convives joyeux s’attablent, ma muse d’un lointain dîner te souviens-tu ? Où irions-nous à quatre pattes comme des êtres affables … Accueillir dans l’infortune le dernier soubresaut d’un étourneau prétentieux, mon souffle d’agneau se rit des intempéries de ce dernier vécu en sursis. Gravir la montagne du temps, asservie aux crochets du moindre caillou, épanchée d’un silence la dernière soif, mes lèvres au bord du calice de l’enfance s’abreuvent de l’incertain. L’ouvrage d’un malfaiteur tissé de ce rien, s’effilochent taciturnes les liens de mes mains. Un linge pervers essuie d’un revers du destin le déclin de ma féminité. Ribambelle de mots, des maux noctambules tournoient, l’indifférence joue un air de vieux métro au trémolo. Un piano désaccordé, des fausses notes se meurent dans la couche rêveuse de l’artiste désenchantée. Raisonne le glas du chant du poète défunt ! Sonnent et déraisonnent l’écho rieur de ma jeunesse ! Rayonne un ultime reflet et s’estompe mon corps défait …
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