Bonne nuit.
Je me souviens encore de la misère que m’avait léguée mon père, de la tendresse que ma mère m’offrait. De la bourse plate que contemplait maman, de mes lèvres boursouflées par le froid de l’hiver, même l’été parfois était glacial chez nous. Un vent sibérien a glacé à la commissure de ma bouche les sentiments, des glaçons d’un mois de janvier, suspendus à mes lèvres, ma couche en haillons. J’ai déchiré ma bible à l’âge de dix. Elle avait la couleur anthracite, ma première plume, un goût de salpêtre, l’innocence d’un nourrisson et l’angoisse d’une adolescente. Je n’étais nullement hautaine ni austère, de la culture, je ne connaissais que celle des légumes de notre jardin. Maman le cultivait avec amour notre décamètre, terre fertile, maraîchère de notre piètre gamelle.
La suite demain si vous le voulez bien …
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