La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Claire de lune.

 

 

J’ai mal à mon bout de vivre au creux de mes insomnies. Le briquet claque dans mes doigts, mes cendres de vie se répandent, noires et tièdes comme un feu qui ne peut s’éteindre, un brasier sauvage. Et je respire dans le vent me fracassant dans les orages. Les allumettes ciselées dans mes iris sont d’épais hiéroglyphes … L’odeur du souffre, du pourpre, écarlate bruit d’une étincelle, un voyage en solitaire, un pêle-mêle, mèches du temps et cheveux d’ange s’enchevêtrent, passé, présent, futur se pourchassent, évasion. Passive sans émotion, mon café a le goût de l’encre, celle qui coule sans point d’ancrage, mélanome de liberté. Je suis éprise et éperdue d’un morceau de papier muet … Incapable de poser les mots de mon anxiété, navire fantôme, filigrane de pensées, ancre indélébile  au fond de ma mère, je reste en apnée. Le tapis rouge se déroule mais mes pieds se dérobent, ma semelle râpe un vieux plancher au dur bois de chêne. De chaînes de ma tête les maillons se déchaînent, rouillés, rouille d’années en barbelés. La tempête s’estompe, briquet tempête, ancestral cliquet, la pierre usée.  

 

 



06/04/2013
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