Conte pour petite femme sage …
Je me suis égarée quelque part dans la nuit … Sur un sentier noctambule, j’avais pourtant parsemé mon chemin de quelques mots d’amour … Des parfums de fleurs somnambules exhalaient, à chacun de mes pas, on aurait dit qu’un nouveau monde naissait … Naître d’un hiver, fille de givre à la peau de satin, des gouttes de rosée cendrées perlaient sur mon front. Nacre d’une saison au cœur de nourrisson à la sève d’un été immature où légère, je poursuivais ma route, insouciante … Devant mes yeux chaque rive me paraissait rieuse et si joueuse. Je me suis éprise d’un romanichel faisant sa sieste dans l’herbe tendre, qui chemise ouverte m’offrait un roman. Sa poitrine sentait le printemps, dans son duvet soyeux j’ai posé mon visage, la tendresse de sa sueur a caressé mes sens et éveillé l’amoureuse qui somnolait dans mon lange de femme. Sa main à petits mouvements de galopin a dégrafé mon corsage, ses gestes tendres se sont apaisés dans ma dentelle où deux fruits sages quémandaient le partage d’un frisson.
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