Edelweiss.
Eucharistie matinale, requiem sous la peau, vêpres de l’âme le temps est un mendiant. Il écrit à la craie blanche sur le buvard des saisons des lettres en filigrane, éponge des rires et des silences. Le temps ne conte pas misère, il est ami fidèle, rides de fil, sevrage anonyme de l’immaturité. Il innocente mes peines, regain sous mes pieds, il caresse le vent infidèle ficelle d’un moment, me berce sous la tonnelle sans jérémiade. Naguère il me querellait de mes maux d’enfant. Quand le charme fut rompu, de ses coups de reins il détruisit mon berceau. Tout le bonheur du monde, tambourin du cœur moi j’ai le monde dans ma main, elle l’écrit sans loi me guide sur tous les chemins avec ma foi de comédien, je suis bohémien mais je reste mien ! J’essuie d’un revers de manche tous les mouchoirs d’adieu de train, du quartier latin aux trottoirs parisiens. La vie est une catin elle se déshabille et vous retient, je lui rends hommage chaque matin avec mes quatrains mes petits bouts de plume, vacarme de rue. De trains de banlieue en TGV, de la lisière de mes yeux gris-vert aux cernes de ton ciel bleu, on ira loin toutes deux, destinée.
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