Et la vie va ainsi ...
Mon corps en jachère, une vieille fripe à repasser soigneusement ! Deux petites poires trop mûres décorent encore ce buste de fortune. Vulnérable serment de vigne! Mutin de ma nature… Château branlant, coffre fort des années, dû trop cher payé… L’alléluia de la vie, alexandrin sans fin, rime posthume de ma jeunesse défunte… A quoi bon chercher le parfum éphémère de mon premier printemps ! A quoi bon renier l’offense du temps, insulte voyageuse... Vagabondent mes nuits bohémiennes ! S’endort L’âge d’or… Amante muette d’un orgasme sourd ! Au verso, deux pamplemousses surplombent les vestiges de ce jardin abandonné, encore dorés du bronzage du dernier été. Surtout ne plus les montrer, ces infimes monticules avachis, les couvrir d’un jean épais pour feindre l’état brut… Fuir le regard du mâle complice depuis tant d’années… Ce mal qui me ronge, qui m’enchaîne sans m’appartenir ! Ce vide qui m’enivre… Trou noir de ma désobéissance… Relent de mon inconscience… Ėlaguer les rênes de ma souffrance… Reste quelques souvenirs de cette mémoire d’enfant…
Je caresse mon épaule … Tiens je sens un os ! Je frictionne mon dos endolori, souffreteux de ne plus ressentir de caresses, de tendresse d’une main familière devenue étrangère ! Je voudrais me soustraire à ma règle, ne plus me déshabiller dans le noir ! Vaincre la peur de mon autre moi dans le miroir ! Qu’on me donne l’envie de renaître dans cette carcasse comme un nouveau-né rit aux anges. L’oubli de cette existence, redevenir vierge impudique ! Laver mes ridules de larmes infantiles … Revivre mes rires d’adolescente juste un instant !
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