La nudité de l'esprit.

La terre s’éveille, toutes ces merveilles  me donnent le vertige, cette immense fourmilière qui danse d’un pas effréné … Son souffle si puissant me cloue au sol, mes ailles se déchirent, freins au plancher, elle ne veut pas démarrer la demoiselle, la peur d’un décollage trop hâtif, d’un atterrissage catastrophe. Quelques strophes à l’abandon sur la piste de l’ambition, un long frisson poétique parcourt ma sphère, il voudrait respirer, resplendire mon soleil ! Sur le grand écran de la misère s’écartèlent les soupirs d’une reine en haillons. Monsieur le grand professeur du ciel, je quémande une dispense de gymnastique comme quand j’étais collégienne à ton lycée de la vie. 1 3 5, plus de chiffres impairs, je réclame des paires : 0 2 4, a b c non merci je n’accepte plus tes minuscules, je désire des majuscules ! Je ne veux plus être soubrette de ta scène ! Je suis artiste de chair !  Théâtrales les sangles de ma plume, le radeau de la méduse, mon rafiot à moi ! Les vagues de ma naissance chialent en cadence, déferlent mes larmes, mon encre est pluvieuse, diluvienne … Changer de cap, hissez haut matelot ! Je ne suis plus bedeau de mon berceau, j’éventre mon duvet. Emmitouflée dans les draps moites des lambeaux de mon existence, je survis, le kit de survie  d’un abbé Pierre, a b non pas de c  parce que  « c’est » c’est le présent. Je veux vivre au creux de ma destinée, des liens aux poignets de mon destin, peu m’importe, des traces de fouet sur mon cœur saigneront toujours …  La trahison de mon âme magistrale, geint un sentiment  de désertion, il se meurt tendrement dans la paume de ma main, je crève l’abcès du silence. Furoncle de cruor, les maux d’un sang, ne plus se faire de mauvais sang, un seul mot vêt  sans dépendance le corps de mes sens, l’indépendance naît esclave d’une apostrophe.