La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

J'étais des brigades internationales en 36 et l'Espagne me trompait.

 

 

 

J’étais de cette espèce que même la main d’une diablesse n’apprivoise pas ! J’avais des poilus de quatorze dix-huit la ténacité, la fièvre de leur sang, leur poigne et leurs envies. Qu’elle me fasse la cour la guerrière cela me rendait ténébreux … Valeureux chevalier j’aimais monter mes montures, celles de crinière et de croupe, celles de chair et de courbes. Larme à l’épaule, je tremblais souvent dans mes calcifs mais la hargne du vainqueur me cognait si fort dans le poitrail que jamais je ne faisais dans mon froc ! Que roucoule l’Espagne dans son profond abîme, il n'y avait pas de doute, mes tripes sonnaient le clairon !  En avant marche ! J’arrache des visages, mes mains happent au passage jupons de reine et cotillons de gitane, chacun de mes pas est un cri sauvage. Et claquent mes talons sur terre de feu et chemins de charbon ! Mes bras enlacent veuves et catins et s’étreignent les rires du goujat et de la belle !

 



18/09/2012
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