La demoiselle.
J’entends rugir le moteur du tracteur de mon voisin … Je saute dans sa charrette remplie de foin ! Je m’écorche la main sur le rebord d’une planche qui traînait dans la blondeur de l’herbe sèche. La charmille du bonheur malgré l'esquille de bois qui blesse mon pouce, je me sens bien, baignée dans les odeurs de mon enfance. Je déchire un morceau de mon tee-shirt pour panser ma plaie. Elle est profonde cette écharde mais la douleur n’est rien comparée aux saignements de mes pensées, mon cœur vacille, ses tremblements tambourinent sous ma peau, on dirait le pied d’un nouveau né dans le ventre de sa mère. Des sentiments prématurés naviguent dans mes veines, elles sont gonflées jaspent mon teint pâle de jeune vierge abandonnée. Les bruits de baisers fusillés clapent dans mes tympans, les acouphènes de ma virginité.
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