La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Le bon dieu a tourné trop vite la dernière page, je voudrais encore lire des chapitres de ce livre …

 

 

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La vie ne tient qu’en une rose au creux de notre main, on l’effeuille chaque matin. Un bourgeon, une corolle, une tombée de pétales, gisant sur le sol la rose.       

Nous la refleurirons notre chambre d’été, bourgeonnera d’une escapade printanière notre lit en broussailles. Tisserand, l’amour est fil fragile.

L’interdiction votée à l’unanimité par la vie et le firmament c’est de se laisser mourir. 

Écouter le sifflement des ailes de la ronde des anges et rester muet.

La loi de l’humanité votée à l’unanimité c’est d’aimer.

Alors ouvrez vos fenêtres même si le fond de l’air est frais … Laissez-vous apostropher par le parfum de la fleur, extasiez-vous en écoutant le chant de l’oiseau, l’extase du point G, 69, l’émotion fait vivre, faites  l’amour mais pas la guerre !

Le droit de l’écrivain c’est d’habiller la vie, de la déguiser avec des rimes. Son péché mignon s’est de se déshabiller avec des mots, de dompter sa propre bohème parfois si sauvage, d’un loup posé sur son visage. Alors vivez avec les yeux de l’enfant que vous étiez.  

Avant que la mort vive, j’ose dévêtir l’ardoise du temps. Porte grinçante l’armoire de mes sanglots, quelques larmes se blottissent, digue de la prunelle de tes yeux. S’immolent poussière d’ange les fantômes de ta présence. Anxieux quelques vers n'osent se dévêtir, la paresse des maux du cœur, l’âme souffreteuse dans ton silence. Mes veines auraient pu les écrire nos rimes dans la tendresse de ces derniers jours.  

Les neiges éternelles dans leur aube jouvencelle n’ont pour toute dentelle que des larmes givrées et tant bien maquillées que leur grâce gerça mes paupières et fit de mon cœur un aliéné sur la blancheur de ces routes sentinelles.  

Il est sept heures trente sur le cadran de notre dernier matin …

Tu es mon ange dans son écrin

où l’aurore s’étreint

avec les larmes de notre chemin,

éclats d’obus en mon cœur.

Je te cherche encore … M’apparaît louve blanche sur mes vitres l’écho de ton visage.

 

Maman,

tu restes ma bohème

le plus beau des poèmes,

ton enfant.

 

J’ai perdu maman ce 18 mars 2015 et je ne peux de mots masquer ma peine. Je l’ai gardée jusqu’à la fin de son dernier soleil. Le seize mars, ses forces l’abandonnaient, son médecin traitant m’a apporté l’aide nécessaire à accepter son hospitalisation. Mes pensées n’étaient que litige … Il me semblait l’abandonner  à l’arrivée de l’ambulance mais tout au fond de moi-même je me savais  incapable de la voir partir pour la dernière fois avec ses ailes d’ange.  Elle était atteinte d’une insuffisance rénale très sévère. Moi je voulais lui offrir un de mes reins  mais chose impossible, elle souffrait également d’une insuffisance cardiaque depuis quinze ans et elle n’aurait pas supporté l’intervention chirurgicale. Je sais que cela n’était que folie de ma part car il y aurait aussi eu rejet de la greffe. Quand le moulin de la vie est usé même le souffle d’un enfant ne peut le réparer. La veille de son décès, elle m’a dit :

- « Donne-moi la main, aide-moi, je vais mourir. »

 Alors ma bohème de tête blonde s’est effondrée. Et à la nuit de ce jour j’ai fait un drôle de songe … J’ai vu papa qui me faisait un signe de sa main gauche, c’était un au revoir. Lui qui était parti si jeune et si tôt ! Avant même que mes yeux de nourrisson s’ouvrent à la vie. Voulait-il me dire qu’il prenait la relève, qu’à présent il veillerait sur elle dans cet endroit où mon heure n’avait pas encore sonné. Je n’ai pas eu le temps de rembourser à mes parents tout l’amour qu’ils m’ont donné. Ce n’est pas un devoir d’aimer ses parents c’est un besoin de vie inoculé  par l’amour.

 

 

 

 

 

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04/04/2015
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