Les larmes de ma conscience …
Hier soir, je me suis couchée avec de monstrueux maux d’estomac … Moi je ne cache rien d’où l’intitulé de mon blog : « La nudité de l’esprit … » J’en ressens encore des brûlures ce matin …
Je n’ai pu m’empêcher de cliquer sur cette magnifique page : « Le suicide ? Parlons en . »
( http://www.facebook.com/pages/-Le-suicide-parlons-en-/193259284086792 )
Cet http s’avère un recueil pour soulager vos peines ! Un appel à déverser votre douleur afin que s’étreignent tous les cœurs blessés par le suicide d’un être cher pour éviter que se meure en silence, l’âme d’une mère, d’un père, d’un enfant ou d’un ami ! Quand je le vois s’afficher, un long frisson parcourt le bas de mon dos !
Je vous remémore un petit passage de ma biographie : Malgré toutes mes mésaventures, j’ai offert un privilège à mes enfants, celui de posséder un père, un vrai, le sang de mon époux coule dans leurs veines. Pour tout souvenir de mon père génétique, je possède seulement une photo vieillie par les années. A son décès, je n’étais qu’un fœtus âgé de huit mois. La pêche était sa passion, sa passion meurtrière. Un jour il a chuté accidentellement ou volontairement selon les différentes versions. Sa tête a heurté une pierre. Le lendemain, son corps flottait dans l’eau son amie de toujours. Peut-être voulait-il rejoindre le monde amphibie. Dans son esprit flou, il a oublié qu’il était un être humain pourvu de poumons et non de branchies. Un mois après je naquis. Ma mère désirait un garçon, déjà maman de quatre filles dont une décédée. Je n’ai subi aucun mauvais traitement malgré sa déception. Tout l’amour qu’elle n’a pu donner à mon père c’est moi qui l’ai reçu. D’une certaine manière, ce trop plein d’amour m’a étouffé. L’absence d’un amour paternel m’a beaucoup manqué. Le temps passe, le souvenir reste et la peine s’atténue.
Maman dit encore que c’était accidentel mais moi j’ai bien peur que sa glissade fut volontaire … Car voulant trop savoir j’ai mené ma petite enquête en ne disant mot à ma mère. Tous ces témoignages attestent le suicide de mon père. De ma propre initiative, j’ai demandé des séances d’hypnose car on m’a tellement affirmé que mon écriture était un don du ciel … Il fallait bien que je sache qui m’avait offert ce somptueux présent ! A présent je le sais, c’est papa ! Il était rêveur comme moi … Mais lui il n’a pas choisi la route des mots … Non il a préféré faire dormir ses maux ! Ma mère a ressenti un tel choque psychologique lors du décès de mon père que moi simple fœtus mais déjà si vivante … J’ai souffert de la mort avant même de voir le jour !
J’ai recueilli toutes tes larmes maman ! C’est pourquoi je transmets inconsciemment par l’intermédiaire de ma plume, tous ces mots que tu n’as pu lui dire, que je n’ai pu lui dire ! Cette communication de l’au-delà entre lui et moi. Je suis le seul sourire qui te reste de sa chair et de son sang ! Lui n’est plus qu’ombre mais sa lumière vit en moi comme un cri moribond de ses gènes qui gesticulent encore dans mes veines. Ma verve innocente est ce lien entre son ciel et ma terre !
Je suis indécente de me chatouiller ainsi devant vous cette plaie qui ne peut cicatriser ! Mais malheureusement je ne suis pas la seule touchée par le fléau du suicide d’un parent. Il faut penser à ceux qui restent, qui n’osent pas dire : J’ai mal de son absence, de n’avoir pu rien faire ! Pour moi c’est certain je ne pouvais rien faire hormis de refuser de naître ou de mourir à ma naissance !
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