Les mots en croix.
Pense à moi tout là-bas ... Défroisse le brouillard, les étoiles alanguies te pressent dans ton long voyage. Moi je parle aux oies sauvages quand leurs ailes frôlent mon visage … D’un petit gribouillis sur mon mouchoir, je t’ai dessiné une aube blanche, j’ai plagié les nuages pour t’offrir un brin d’olivier. Et quand la colombe fera le tour de ton monde, l’espérance sera le jeûne de mon désespoir. Á force d’âme le rosier des chiens devient rose des sables. Sur la plage abandonnée, les seins nus, un vague à l’âme sur mes reins recroquevillés, j’existe en mirage quelque part … Dans d’autres rues des arpèges bourgeonnent sur un violoncelle blet, chacune de ses cordes est un envol d’oiseau lyre. Des larmes de lyre ouvreuse de bal s’éteignent dans mon corsage, le silence des amants de papier … Des acouphènes d’encre, renégats à ces poèmes tremblants comme le carton d’une vie s’étiole sous l’arme blanche du temps. La mitraille de l’horloge, me carambole son balancier, incessante farandole de heurts de rayons de lune où s’agonisent les heures … Mes doigts fuyants sous mes mitaines caressant un tapis de feuilles au pourpre mourant au seuil d’une porte cochère aux gonds morts que seul un corbeau honore.
*Rosier des chiens : églantier.
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