Lettre à mon amie.
Ta main dans la mienne comme une tresse d’espoir à deux mèches, l’une blonde, l’autre brune et quand dans ma nuit s’estompe l’aquarelle de nos deux visages, je danse seule le slow du désespoir. Nos deux vies réunies qui tambourinent par procuration d’esprit. Mais lorsque la flammèche de nos deux cœurs lamellés de frontières tresse sur l’azuré de nos pensées l’aven de nos deux consciences, je m’enivre. L’absinthe des paroles de tes lèvres déposée sur mon front est une trêve. Ma mélancolie se déshabille, ôte son habit de gala et vêt ses habits de nuit pour s’endormir dans notre couche féerique. Tu es l’hôte imaginaire que j’osais m’inventer avant de te connaître. La peau de tes sentiments comme une étoffe réchauffe la mienne. Ton âme lamine ma peine. Ma chair devient lange puis t’emmaillote toi l’ange de mes entrailles lacérées et bénies de tes vocalises, ta gamme montée au creux de mes tympans réveille en moi l’envie de renaître, le son de ta voix réanime ma vie.
Ne renies pas nos pages déjà écrites, ne nies pas notre nid, ne te dédies ni de mes pleurs et de mes rires, je n’y survirai pas …
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