Ma lettre au père Noël.
Une immortelle au bord des lèvres, à bout de doigts une fleur nouvelle, tourne jouvencelle, la vie est une fille de joie. Ballet de prunelle filant la laine le temps est un rabat-joie. Bas de soie pour ma pucelle, fillette orpheline, la mélancolie ficelle de lin, son chanvre flammèche brûle déjà ta main. Veille un charme infidèle traînée de rue, au bord d’une charmille papotent des gouttes de cils … Des bruits de larmes ruelle noire, sangle migraine une vague lointaine … S’amaigrit un blues à fleur d’un flanc de vie. Un champ d’airelles pour ma demoiselle, une gorgée de temps flotte un jupon blanc. Ivresse indécise un berceau d’hirondelle, un duvet de chemise pour ma mie. Me parle le temps défilé au vent, une mise sous la bise.
Ma mie, ma vie, je ne fais que parler de nous. Oui ma vie tu es ma mie car on s’aime depuis qu’on s’est connues. On s’est aimées bien plus longtemps que le temps d’une chanson et on s’aimera encore, aussi long que le temps drainera nos abcès de souffle, soignant nos apnées de cœur. Aussi loin que les cheveux blancs de notre dernier poème, on s’aimera main dans la main nos rimes bohèmes orphelines, les infidèles à marée basse des larmes du temps.
Dis ? Petit papa Noël, toi le grand littéraire des nuages, lis-tu déjà quelques pages blanches celles du chevet du temps, ramasses-tu mes feuilles mortes où l’hiver se meurt colombe blanche. Petit papa Noël, dis ... Pourrais-tu glisser dans ta hotte quelques vers au monde, un sonnet hôte d’une paix éternelle. Ça serait chouette, la chouette effraie, celle des clochers n’ululerait plus …
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