Médianes.
Suis-je affable ou indécente de m’endormir dans la couche de Baudelaire … Il m’ouvre grand les bras et mon âme s ‘enflamme au porche de son tombeau. On se ressemble, on s’affectionne par la pensée, sans geste organique, orgasme spirituel, unique privilège, mort-vivants unis. Il a vécu le pire et me fait vivre le meilleur. En toute impunité, je flirte avec son ombre. Ma plume aux abois larmoie de n’être que filament de soie. Incandescente descente aux enfers, braise de mon sang où éclosent mes vers d’apôtre et mes rimes d’insolence, ma rose noire, ardoise de silence. Mal de ventre, vitraux de mes entrailles, rosaces de conscience, gueuse promeneuse, la promenade d’une môme balafrée de grimoires, galimatias de souvenirs, je deviens jupon courtisan de drame, rame à la main, je m’amarre à son verbe, dégrafe mon corsage et naissent mes sortilèges, enfants de l’entre de mes seins. Satyre, ça tire dans ma cervelle, balles blanches, volets claquant, le bal sourd, tambour battant, les valseuses de minuit, comédiens de planches mortes. La faucheuse parcourt nos chemins, amants de sable, caresses de sabre, théâtre d’hypophyse, chaire exquise ! Le dédain tremble, heureux, amoureux de la bergère, gardienne d’un poète muet. Chiendent miséricordieux de mes absences où se baigne transparente dans l’encrier de mon enfance, ma chair.
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