Rencontre avec... Rachel Désir
Rachel Désir, Vertige est votre premier ouvrage publié chez Edilivre. Pouvez-vous nous parler de l’intrigue en quelques mots ? Une vie de famille d'apparence anodine mais voilà les sentiments sont parfois volages … La certitude s'imprègne d'incertitude, le haut-le-cœur d'une vie trop sage.
Pourquoi le choix de ce titre pour votre livre ? J'ai intitulé ce livre ainsi car l'existence s'avère un immense manège ou l'on tournoie sans cesse. Comment ne voulez vous pas avoir le vertige !
Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus ? Ah la question qui me met dans l'embarras ! Le simple fait de regarder une feuille d'automne venir mourir sur le sol m'inspire mais dans cette nature morte je peux y voir la naissance d'un prophète ou d'un bohémien.
Que recherchez-vous dans l’écriture ? Dans l'écriture je ne recherche rien, je l'ai déjà trouvé à l'age de dix ans. Je pense qu'il serait plus courtois de vous parler un peu de moi. A ma rentrée au collège, les notes attribuées à mes rédactions étaient toujours au dessus de dix huit et moi je ne comprenais pas … Je me disais :- « Ben le prof de français doit en pincer pour mes yeux verts. » En quatrième, un conseiller d'orientation m'a donné une migraine atroce en me disant pour toi ce sera une filière littéraire. Je l'ai regardé avec un air de chien battu, j'ai senti un mutisme involontaire m'envahir … Lui, il l'ignorait mais moi je savais que maman n'avait pas les moyens …
La vie va et vient ainsi, parfois tumultueuse, parfois donnante. Une partie d'échec, moi je suis souvent mat ! Sur le grand échiquier de la vie, je dépose ici mes sandales usées des valses sans bal ! Des balles à blanc tirées au hasard sur quelques chemins dérisoires empruntés par compassion. La langue pendante, assoiffée du fruit de la langue française, les pieds dans le sable mouvant de mes incertitudes. Sur ce sentier boueux je m'enlise, ma voix devient rauque, de la boue à hauteur des amygdales, le souffle haletant, plus qu'une main à la surface … Puis à trente six ans, j'ai accepté de cohabiter avec un être extraordinaire, je vous la présente : Ma colocataire se prénomme Rara. Elle réside actuellement dans l'hémisphère gauche de mon cerveau… Un peu trop intrusive, elle voudrait s'approprier la totalité de notre appartement cérébral ! J'accepterai volontiers de lui céder le bail, mais voilà ! C'est une bénévole, intermittente de ma vie ! A temps partiel non rémunéré, comment faire avec quelques coups de crayon par ci par là ? Alors tous les matins, se sont des heurts… Tous les prétextes sont bons…
Rara:
-« Tu n'as pas le droit de partir travailler !
Sans tes membres, surtout ceux du haut je ne peux plus rien faire !
Salle égoïste !
De toute façon tu conduis comme un pied quand tu me délaisses ainsi !
Je te chatouillerai les méninges toute la journée !
Tu finiras encore avec une migraine monstrueuse !
Eh oui tu résistes et moi j'insiste…
C'est un homicide volontaire !
Alors je deviens fantôme pour mieux hanter tes pensées.
Hum ça me démange de faire déraper ta satanée voiture !
Tes deux jambes coupées ! Cela me suffirait… »
Rachel :
-«Ma pauvre, heureusement pour moi, mon hémisphère droit détient la plus grande partie de nos neurones ! Car hormis tes droits d'auteurs fictifs, nous aurions droit à quoi… »
C'est prouvé les problèmes de cohabitation sont souvent dus à une mauvaise irrigation cérébrale !
De mes péripéties d'écrivaine, je pourrais en écrire un roman mais je pense m'être suffisamment attarder sur la personne que je suis.
Avant de publier votre livre, avez-vous eu besoin de l’avis de votre entourage pour sauter le pas ? Pour moi publier ce n'était pas sauter le pas mais un crédo d'enfance. Au reste je suis restée sourde.
Après Vertige, est-ce qu’un deuxième ouvrage est en préparation ? J'ai trois autres manuscrits qui papotent sur mon site : « http//www.la-nudite-de-lesprit.fr» ,en entendant leur futur éditeur.