Miroir exonéré …
J’ai mis ma main dans tes cheveux aube claire d’un petit matin. Inaccessible horizon le glacis de ta prunelle, passe un vol d’oies sauvages en ses ailes un lange cendré à la larme voyageuse. Chagrine le matin le clapotis de tes cils … Ma main sur la poignée de la fenêtre j’hésite à laisser entrer la lumière du jour … D’un geste machinal j’entrebâille les volets, le temps à contrevent le chèvrefeuille continue de grimper, chacune de ses fleurs détient le parfum de l’oubli des saisons mais moi je connais bien la tendresse de sa sève sur la treille. Quand ses feuilles fugitives s’élèvent vers le ciel larmoie notre chemin. Le pinceau du peintre chantonne une dernière aquarelle, le pinson les ailes recroquevillées garde emmitoufler dans son duvet sa gaieté. Ma main t’effleure mitaine du bout des doigts, bohème au bord des lèvres s’égraine l’immortelle. Á touche-touche du murmure des abeilles cueillons l’airelle et je nous caresse les hanches mendiantes d’une valse de Vienne. Un retrait dans le vent respire encore nos draps, dièse à mi-souffle, à fleur de peau un brouillon de solfège touches noires, touches blanche à mi soufflé. Une bohémienne Porte des Lilas et le temps s’est arrêté là … Je nous mendie la bouche gueuse d’un clicher à la Marilyn Monroe.
Rachel Désir
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