Mots de paresse.
J’ai joué sur un piano désaccordé les touches noires et blanches de la vie, je les ai apprivoisées, ces gamines capricieuses. Les troubadours du temps me bercent tendrement. Un rythme inconscient accélère mon pouls … Les sirènes chantent au loin leur mélodie des yeux, un albatros vient se poser gaiement à côté de moi. Tu la connais toi Baudelaire, la douceur de ses ailes. Lorsque déployées elles caressent vers et poèmes. Quand évincé, l’oiseau des mers se niche au creux de ton âme. Oh sais-tu ma mère ! Combien j’ai prié pour toi … Afin que ta dernière couche soit sereine … La mienne n’est qu’adultère de ce rêve … Où bordée de la tendresse d’un père je m’endormais, main dans sa main, nos doigts croisés hurlaient les liens du sang. Naguère n’a guère d’importance à présent … Je reste sage et silencieuse. Le silence de sa bouche frôle ma peau. Ambre mes jours, son oreille sourde. L’avocat des cieux n’est qu’ombre. Entre lumière et nuages je vagabonde … Un ruisselet à la couleur caramélisée d’une autre enfance parsème de sucre le temps qui passe et grime ce temps sueur de mes nuits, semeur de larmes, guetteur de souffle.
-« Dis papa ! Si je t’inventais un profil Facebook. On pourrait se faire croire qu’on se connaît un peu … »
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