Parce que je reste unique !
Mon Dieu de souffrir en silence n’est-ce pas là le plus beau péché, le plus noble des sentiments ? J’ai peur de cette chose qui s’avance trop vite ! De cette étape qui s’approche trop près de moi … De cette vie qui me réprimande de n’être qu’artiste sourd. J’ordonne à mes larmes désinvoltes de ne siéger qu’au creux de mon âtre secret. Ces appels au secours que je ne veux point attendre ! Toutes ces images dénaturées que je me refuse à dessiner ! Cette détresse perverse qui s’incruste en mon être … Quand pourrais-je y mettre fin ? L’envoyer au loin et vivre dans mon monde irréel … Là où mon âme cruelle ne pourrait plus m’atteindre ! Quand je ne suis pas bien, je voudrais pouvoir le confier à moi-même au lieu de me donner à cette page blanche, si pure, qui ne devient que lecture obscure de mes lugubres pensées … De ce rien je m’engouffre ! De la grisaille de ma prose, je suis malgré moi fidèle même si ma plume est parfois légère … De relire mes propres blessures me pousse vers un inconnu que je veux découvrir. Ce pourquoi, ce je ne sais, ce demain qui sera peut être meilleur. Des longs sanglots de mon automne monotone naîtra mon printemps autonome ! Lourd ce vers vous ne trouvez pas ? Hé ! Mais je suis artiste et je le reste et dans mon verbe et dans ma chair !
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