Parchemin ailé.
L’hirondelle des quatre jardins a perdu son chemin, les ailes dénudées. Elle parcourt le ciel un cahier flou, un au revoir au toit de son faubourg. Elle regarde défiler toutes les parcelles de sa terre d’oiseau migrateur, se dit que le soleil et la pluie sont les premiers bagages que trimballe la vie, qu’il faut bien les garder jusqu’au dernier battement d’ailes, le plumage alourdi de la dernière pesée du temps, boitille l’auvent de son nid, la garde baissée. Elle se dit aussi qu’un puits asséché à donner tout l’or blanc de sa source, qu’il a nourri tant de racines qu’on ne peut lui reprocher d’avoir soif à son tour. De ses prunelles perlées elle peint un drap de brouillard sur ce printemps qu’elle a goûté du bout des lèvres et noyé d’amour le cœur en réverbère.
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