Poudrins du temps.
Mon âme couchée sur la nappe d’automne fouille dans les feuilles, couche où ma plume décrypte les dictons d’octobre. Sur les nervures d’un saule pleureur se dessine la belle d’ombre. De l’aube à la dernière aurore, elle maquille son cœur, du bleu dans les yeux pour baptiser l’ambrée d’un soleil couchant. Un peu de pourpre au bord des lèvres pour décorer sa bouche fleur de mélancolie. Un corset serré sur seins galbés emprisonne les tumeurs de son cœur au repos. Ses cheveux d’or embrasent les cieux, une mèche blonde pourlèche le firmament, le loup de l’été posé sur son front, diamant bleuté ou se perd une saison. Virevolte une dernière louange, papillon aux antennes furibondes, mât brisé d’une colombe échouée. N’ayant pour tout horizon que des larmes séchées se dérobent vent et marées d’un matin apprivoisé, le potron-minet se mire dans l’océan tiédi. D’un salut de mitre, les dernières grappes de raison échevellent les cèpes de vigne. Le vin sera bientôt tiré et la pêche plate endoctrinée par les cris du raisin, se déshabille, sa cape de velours, tapis de vignerons où s’agenouillent l’aumône du bon dieu. En prière les genoux écorchés, les Apollons laissent renaître en paix les jouvencelles de printemps, leur peau cendrée, vol d’hirondelles, leurs ailes mimeront dans la prairie des astres, l’éclosion des infidèles marguerites.
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