Sensations oubliées …
Je me confie à lui juste pour un morceau de pain … Qu’es-tu devenue ma mie ? Es-tu comme celle du bon pain, blanche d’accoutumance, fugueuse à souhait au parfum de nos retrouvailles … Mille regrets du temps où ma muse perlait dans le naufrage de nos deux corps entrelacés. Mes mots venaient à sa guise pour s’éparpiller au creux de ses reins. Un refrain d’insouciance flirtait avec l’écho de nos sens. Dressée comme une oriflamme, l’orpheline de ton amour emprunte le chemin dérisoire des vieux amants. Ne me quitte pas ! Je t’offrirai non pas des perles d’argent mais le temps de ta guérison. Guérisseur de tes maux, je soudoierai nos rides pour y graver nos mots. Les lettres charnelles de nos dérobées, je les déroberai ! Tant ne nous déplaise, que d’actes coutumiers avons nous délaissés. Dans cette noblesse rebelle je retrouverai l’encens de mes vingt ans. Pourquoi feindre les plaisirs d’antan, la clef de tes soupirs n’ouvre plus la porte du désir. Abandonnée à mes mots, je m’élève, un instant souveraine de mes sentiments pour rêver à nouveau au paradis perdu. Suspendue tendrement au bras de l’enfer, je me délecte de nos gestes défendus. L'asthénie d’une vie dormeuse vers une ville fantôme n’a d’autre horizon que celui de l’abstention. Combien d’illusions, d’allusions, naguère s’en souvient, peut être … Allégorie modeste, coquine moquerie de mon corps endormi, langoureuse trêve d’un appétit alangui, tel se dessine l’ennui. Quand reviendra l’envie de mes nuits égoïstes ? Où partage et crime charnel envahissaient ma couche ! La sueur lointaine de mes jeunes années ruisselle sur ma peau desséchée, perlant comme un poème au creux de mes seins alourdis. Je me lasse inexorablement de ce présent qui stagne, de ce passé qui fuit, de ce temps maudit … Sanction d’un jury qui n’est autre que le verdict de ma prison, celle où je sème sans cesse la nostalgie d’une autre vie.
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