S’il y a des mots qui t’ont fait pleurer mon ange …
S’il y a des mots qui ne s’écrivent pas ce sont ceux de l’adieu. S’il y a un geste qui ne se dessine pas c’est celui de rester blottie dans tes bras. S’il y a des consonnes aspirées, le h de la hache reste un e muet sur mes lèvres quand au rebord de ta bouche se meurt l’apnée de lettres condamnées. Toutes nos fautes d’orthographe sur une si petite phrase du verbe aimer, s’envoilent les froissements d’une robe blanche … S’il y a des larmes qui ne coulent pas ceux sont celles des mots qui nous feront pleurer, mon ange. Sur la cotonnade d’un bout de jupon, chiffon, je t’écris cette lettre, des fagots de syllabes au bord d’une marge, le glacis d’une fièvre, le silence et l’alpage d’une page blanche. Sans changer notre adresse, juste le nom d’un lange où la couleur de nos draps a changé, le sourd-muet de nos corps enlacés, où les mots et les gestes de la tendresse ont déployé leurs ailes, soierie d’un corsage endormi. Sur une vieille branche, les ailes recroquevillées ces maux qui nous ont ont fait pleurer mon ange.
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