Souviens-moi de moi …
Ma main dans mes cheveux blancs, une prière en fontaine ma mélancolie, subterfuge des ailes et Valenciennes. Ma bohème se souvient de ces talons aiguilles à l’abandon d’un trottoir, parapluie funambule un faubourg de Cherbourg, des escarmouches de prunelle s’accouchant sur ta bouche. Paris quartier Latin, ma mémoire fileuse au vent s’effile avec ces notes de pluie caressant ta chemise. Pervenches égouttées, la rosée perlée d’un garde-fou, la bluette folle lavandière, une prison gémissante la paume des saisons. Une oraison de septembre et des cendres estivales, un val automnal et vont et viennent les valses de Vienne engouées et cruelles et me reste ta fièvre flibustière sur un rebord de lèvre tiède … Somnole un vieux jupon de laine, violoncelle de verre, morose poème de Verlaine.
Le temps emmailloté dans le vent, chenille, emmène-moi, zéphyr, avant de quitter la dernière saison. L’alizé de nos draps absinthe de lune, cotonnade embusquée un rêve sur le plancher. Un ver des champs, un verre de champe égaré, aux nouvelles cendrées, la récrée infidèle d’un bâillement de craie, abysse muet.
Et ce shopping de jours entrelacés … Souviens-toi de toi mon matin éphémère satin …
- « Hep ! Taxi londonien quai des soupirs. »
Rachel Désir
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