Baudelaire dans les veines.
Tu avais dans les yeux un brin de mélancolie, celle des enfants sages et moi j’avais perdu mes bagages, mon lit, un morceau de ma vie … Éperdue et les entrailles à vif, j’ai glissé tout doucement au creux de ton âme. Oh sais-tu mon amour ! Que parfois mon âme souffre l’enfer ! Mon mental aux abois défie toutes les lois. Savais-tu ma mie ? Qu’à la morne saison, ma peine se fait credo. L’ignorais-tu mon ange … Qu’à la pâleur de l’hiver, mon démon devenait passion ! Poussée par la déraison, mon esprit s’amuse à tuer à l’arme blanche les ombres noires de l’existence. La raison en chien battu, au coin d’une rue, assise et courbatue, je pense et j’existe en exil. L’emprunte de mes maux sur la peau, marquée au fer rouge, ma conscience s’imprègne d’une montagne de sentiments et déferle le vent givré de mon cœur qui s’affole et palpite comme un enfant qui vient d’apprendre à vivre, à aimer. Je creuse ma sépulture … Enfuire dans la terre donneuse mon corps et ma folie. Oh folles années où mon doux pécher expatrié dérobait la senteur d’été, une tétée de tendre désobéissance. Le tramway, trame ouais mais j’écorche mon courage, l’insouciance à l’abandon, je cavale à en perdre toutes mes émotions. J’arpente ma débauche sur des chemins de rue, par dévotion je rampe, vampire des quatre saisons, je suce le sang âpre de l’existence.
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