Chanvre des années.
Tu fais de mes yeux
une épave silence,
toi l’amour qui s’efface,
posé sur tes paupières
un voile de nonchalance,
longitude
Bermudes,
de grâce,
de ta lance
ne perce pas
mon ciel bleu,
oasis des cieux.
Qu’un fruit défendu
ne devienne obus,
fourrière d’un regard,
glissière d’un ventre pourfendu.
L’absence
qui s’entrelace mièvre
sur son faîte
un nu d’été,
étaie
le verbe ensaché.
Tu perds l’ivresse
de ces nuits argentées,
glaive esseulé
tu fais de nous
un refrain aliéné.
Moi j’aime à perpétuité
le cœur enchaîné,
l’âme artificier
des chaînes
de sucre et de miel
aux poignets,
officiers
du verbes aimer.
Je voudrais gravir
la montagne de l’hiver
et déposer sur tes lèvres
en rose éternelle
le temps.
Et pénétrer en ton cœur
un instant,
y déposer
en soleil
les pétales
d’une immortelle,
en âme ailée
sur le seuil
de nos fleurs
matinales,
j’aimerais y conquérir
l’éternité du verbe aimer,
mystifier l’aubépine,
défaite
de nos pas
sur nos aubes épine
des jours hagards,
marbre des années.
Et au soleil couchant,
tourner la poignée
de notre chambre à coucher.
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