Dans les bras de ma belle …
Quelques gestes d’amour, des arpèges au creux de tes reins, quelques gouttes de sueur mouillant ta couche puis quelques gouttes de lait je me souviens de tes seins … Quelques miettes de pain, je me souviens de ta main, de mon pas sautillant gaiement dans un jardin d’enfants, un genou écorché sur les petits cailloux que le petit Poucet a paumé. Quelques pages et s’envolent les feuilles d’automne jonchant le jardin d’éden, c’est la dague du temps. Quelques heures de ces printemps brisant tes reins, quelques migraines d’été tachant ton tablier, quelques gouttes de cire sur un bougeoir voyeur de temps, quelques larmes volettent, voilette de mes maladresses, les gravats de la vie. Et le vent, ce vent du nord qui cingle ton corps. Tu attends derrière ta fenêtre un peu être … Et l’orage éclate. Et puis il y a l’hospice où ton corps rôde dans les corridors. Tu lustres quelques souvenirs … Ton cœur traîne sa romance, maman. Tu as eu tant d’aurores mais l’aurore est une fleur fragile sous le joug de l’hiver. Dans la hotte du père Noël tu remontes le temps avec tes jouets d’enfant. C’est le ménage du temps, tu as posé ton tablier. C’est le grand saut à l’élastique dans les bras du temps … Alléluia, alléluia !
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