Étoffe azurée.
Que nul vent n’enchaîne les saisons. Que nulle larme n’empourpre l’horizon, chaque maillon du temps chaînon. Le bleu de tes yeux océan à perte de vue, goûter de mes lèvres les méandres de tes sourires. Laisser défiler le temps comme une image sur son chevalet, teintée de blues et d’espoir, les heures filant la laine d’un jour à bout de doigt, cargo de rêves. J’ai gardé mon cœur d’enfant, ma bohème fille du temps, mes rides horloge au grès du vent. Petit ange aux cheveux blancs, aux pleurs de décembre, du premier baiser couché sur la cendre au dernier cocher, mes battements de cœur restent la valse pourpre que mes pas n’osent danser. De mes larmes esclaves à l’ombre endimanchée de ton visage, les immortelles tourbillonnent infidèles dans l’ambre du levant. Je borderai l’enfant et ses craintes de géant de la dentelle de mon souffle jusqu’à plus souffle. Le ciel drapé de colombe, ses ailes ouvreuse de l’immaculé, châle tombant sur mes épaules, corolle d’amour quand au dernier chandail de vie j’aurais bu jusqu’à la lie au calice de mes vieux jours. Et tournent les violons passereaux, et souffle le zéphyr sur les hirondeaux. Que le temps m’est vaurien aussi loin des lignes de ta main.
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