Songe blanc.
Un matin latent, ma main écharpe dans le vent a caressé le temps. Mon cœur a ouvert ses écluses, l’écume au large … De sa robe de feutrine l’aurore m’a bercée tendrement d’or et d’encens, dentelle ornant mes paupières, elfe les ailes grand ouvert, j’ai vogué aussi loin qu’emporte le rêve. L’infortune gisant sous mes semelles usées comme un enfant apeuré … Du givre matinal sur ma peau j’en ai fait mon hameau afin qu’aucune clef de brouillard ne puisse forcer la serrure de mes maux. La frappe aux doigts, vélin de soie, entre voyelles et vol d’hirondelle mes vers se sont cambrés femme infidèle. Dans un palais d’osier j’ai courroucé ma peine la châtiant à jamais vers un chemin de courte haleine.
Mitaine sous la mitraille,
menotte caressant
le râle de la rose,
ne vivre qu’un instant
mais le cœur en symbiose,
oublier la larme,
l’âme
voile au grès du vent.
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