Filigrane d’une femme.
De rimes endeuillées,
d’un morceau de papier,
comme un tapis d’amants déroulé
le défilé de l’aube
d’océan et de ciel bleuté
l’enivre.
Elle voudrait s’enfuir au couchant
à l’heure où l’heure est brune,
où la lune
emmêle ses cheveux dans la brume.
Les yeux défatigués
d’un songe d’aliéné,
sa musette d’amante écornée,
mordiller de ses lèvres
l’apnée d’un été,
le goût d’une fièvre
à la lisière des paupières
où le cœur s’entrebâille.
Á l'orée d'une prière
où le temps bâille,
bail d’âme,
où les anges d’un instant
murmurent en braille
le grand ballet,
d’une main allaiter les nuages
d’une aurore débraillée,
éther silencieux,
elle écoute les valses de Vienne,
une lèvre maladive,
les larmes lèpre au bout des cils,
une lettre fugitive.
Vienne valse d'un pas chassé,
un pont suspendu entre ses doigts,
tremblent les rampes vénitiennes
sous les flots d’un détroit.
Des pleurs sur terre de sienne
fil de carnaval,
ballerine blessée
d’un vieux carnet de bal
où défilent des maux de bouche.
Un roulis, une robe enroulée,
une tour de guet
filet d’images,
filin des cieux
au bord des yeux,
petite dame
se tréfile.
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