Floraison angélique ...
Mes roses sont écloses.
Mais mon cœur est ecchymose.
Comme un ventre anonyme s’ouvre au vent leur corolle. Je suis fille de l’ombre, elles enfants du soleil, mon âme sabre de bois, leurs pétales aux aubois. Moi je ne suis qu’une gosse de nuit, pour toute fortune ma plume au cœur d’étoile filant la laine du firmament. Je ne puis que faire un môme à la lune, chandelier de roseraie à la lueur oubliée. Fluette fillette qu’on espère comme un livre de chevet qu’on feuillette et qu’on n’oublie. Et quand se meurt la rose, ses pétales violentés et endurcis, se fane l’aube épine de satin, mon cafard lutin au creux d’un matin, crèche de mes pensées en bleuet, ganglions de vie.
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