Grain d'ortie ...
Que fais tu sur terre toi le bon dieu si tu restes sourd à ce texte de misère. Ne serais tu que bandit des cieux … Prendre son mal en patience moi je m’impatiente dans l’immoralité de ce mal. Ce gamin qui de sa main encore juvénile appose un patch de morphine d’un geste tendre sur la poitrine de sa mère devenue sauvage. Le fruit de mes entrailles, ce fils que je meurtris d’un vague à l’âme austère, odieux, appelle le comme tu veux toi le seigneur du ciel.. Et ce vieil amant qui dit je t’aime mais qui s’enfuit devant mes pleurs … Je m’accroche à une vieille rampe branlante et glisse sur ses barreaux l’arthrose de mes mots. Ne reste plus en moi qu’un infime ruisselet de vie. Une corolle attendrie de rosée se refuse à s’ouvrir aux portes du paradis et pourtant sur sa terre à elle c’est l’enfer ! Ce lopin de terre béni d’une mauvaise main atrophiée de peine où geint le crime de mes meurtrissures. Ce fouet qui flagelle sans cesse le dos de mes proches, je ressens chaque lanière au creux de mes reins, ce tanin qui colore de pourpre le cuir de ma peau. Je voudrais être une yeuse …
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