La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

J'ai perdu ! Alors je vous dévoile mon texte ...

Les gagnants du Concours de Nouvelles

 

Classement des 100 premières nouvelles


Félicitations aux finalistes de cette année :
N°10 : Violaine ESNAULT - Le plumeau
N°9 : Jean-Paul COUTELIER – Une journée infernale
N°8 : Emmanuelle CART-TANNEUR – L'envers du décor
N°7 : Pascale REMONDIN – SMS
N°6 : Gabie DEMERS-MORAND – Un matin d'hiver
N°5 : Nadine GUILLEMIN – Petite Fleur
N°4 : Sevrine BENVENISTE – Chienne de vie
Et les 3 gagnants de cette année sont :
N°3 : Ina KHMELEVSKAYA - Une rupture
(cliquez sur le titre pour télécharger sa nouvelle)
Elle gagne : - Une journée découverte d'une valeur de 45 € par Aleph Écriture
- enregistrement d'un podcast de 15 min et la mise en écoute sur iTunes. Valeur de 35€ par Voolume

N°2 : Jean-Marc LABONNE - Que se passe-t-il grand dieu ?
(cliquez sur le titre pour télécharger sa nouvelle)
Il gagne : - 1 Week-end découverte d'une valeur de 100 € par Aleph Écriture
- Stage "Oser écrire" d'une valeur de 180 € par Aleph Écriture
- Enregistrement audio d'une nouvelle et assistance à la commercialisation en ligne d'une durée maximale de 45 minutes. Valeur de 75€ par Voolume

N°1 : Vincent MARTORELL - Brouillard
(cliquez sur le titre pour télécharger sa nouvelle)
Elle gagne : - 300 € offert par Edilivre
- Atelier d'écriture d'une valeur de 500 € par Suspension
- Enregistrement audio d'une nouvelle et assistance à la commercialisation en ligne d'une durée maximale de 90 minutes. Valeur de 150€ par Voolume

Merci à tous pour votre participation.
Rendez-vous en 2011 pour la 5ème édition du Concours de Nouvelles Sky Prods.

 
Mon texte ...
 
Je n'aurais pu du embrasser l'au delà ...
 
Le baiser de l’au-delà.
 
 
 
Sur un banc, bien calée entre les lattes de bois, je regardais quelques badauds. Ils étaient semblables à moi-même, dans leurs yeux semblaient flotter des rêves. Brusquement je me mis à frétiller, je me croyais petit enfant pris d'une fièvre soudaine. Mais non, rien de cela, la terre tremblait ! Mon monde, leur monde avait chaviré, ce fut si bref et pourtant ce jour là, la nuit ne parvenait pas à naître... Des feux follets égayaient déjà notre lugubre planète sous l'emprise d'un vertige serein. Je criais, riais avais-je perdu la raison ? Je me sentais légère et ivre, libre comme mon âme. J'étais devenue fantôme et ma chair disparue se décomposait entre ciel et terre. Je cherchais mon ombre et l’odeur de l’être humain mais ce fut en vain ! Je humais seulement l’effluve insalubre des enfers dans lesquels je sombrais déjà … Virevoltaient autour de moi, lambeaux de sagesse et sermon de détresse. Comme un chant vaudou sifflait dans mes oreilles la prophétie du dernier poète. Je reniais mes racines si profondes qu’elles furent, j’aurais voulu les pourfendre pour me délier de ces chaînes occultes. Ils se croyaient des dieux, ils n’étaient que Judas ! Ils détenaient de l’or, les enfants de Bethléem, terre de sienne brûlait entre leurs doigts. Des pensées éphémères s’enchevêtraient et jonchaient les rives de villes mortes. Quelques cadavres flottaient sur la Mer Rouge, elle, elle jonglait avec corps et dépouilles, elle se refermait peu à peu, sanguinaire. Les hiéroglyphes se mouraient dans une Égypte sanguinolente et l’hémoglobine des soldats détrempait son sol aride. Je me souvins de ma mère, naguère fièrement enrubannée, elle la portait si bien sa burqa. Je voulus caresser une dernière fois son doux visage mais ce n’était plus qu’un hologramme. Les mosquées s’effondraient comme les innombrables châteaux de sable. Me mouvant difficilement entre carcasses et charpentes, gauche j’étais, j’arpentais cependant le chemin de la délivrance. Il me semblait sans fin ce sentier …. Les sentiments de haine et la misère valsaient dans les aires, les ères se guerroyaient. Les rides ancestrales du temps ricanaient de cet instant, pourléchant les lèvres du futur. Ouvrant une bouche béante, une brèche temporelle se délectait d’un délice intemporel. Un rouge carmin peignait l’horizon, la mappemonde écarlate se leurrait du sang de ses agneaux. Un sillon lumineux m’emportait malgré moi. Maudite Lumière tu n’avais que l’éclat d’un faux soleil ! Tu m’aspirais vers l’éternel, là où tous mes frères feignaient le sommeil. Je sentis une main qui essayait au passage d'happer la mienne, c’était celle de l’humanité qui vociférait : « Au secours, au secours ! » D’une prémisse criarde elle tamisa l’atmosphère, d’un cri plaintif elle fredonnait le chant des oubliés, devenue douleur inaudible au summum de l’ultime combat, elle suffoqua. Moi, je mis ma vie en sourdine. C’était le baiser de l’au-delà, Jérusalem mai 2020.

 



02/03/2012
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