La canne.
Trois ou quatre pas dans ce faubourg, la fatigue d’une charmille et l’oiseau chante déjà cette ritournelle aux arpèges en rappel … J’entends les mots des galets, le bruissement de la mer, le requiem de ta prunelle. Notre bohème et sa traîne, nos années bohémiennes châle sur mes épaules, s’émiette migraine le chapelet de tes lèvres. Un roulement de tambour brise la misère, brise-lames résonnent les notes d’un vieux piano, les touches blanches de mes doigts posées sanglots sur ma peau. C’est l’hiver et j’ai froid, ta chemise tiède sur mon dos, ruissellent les feuilles mortes … Touches noires le bout de tes doigts en ma paume, la môme aux airelles au loin, filigrane d’un trottoir … Marchepied les neiges éternelles, en mon regard brouillé tourbillonnent ballet les papillons muets. Menuet sur la pointe des pieds, dans un grenier nos enjambées au rythme embrouillé, la parlotte d’un vieux plancher nous regarde les yeux écarquillés. Buée sur la lucarne le refrain d’un été, la marguerite au teint halé, une allée de soupirs, les draps usés de nos sueurs froissées tant que la fièvre pâle se meurt en mon corsage. Glaneuses les valses de Vienne, gerbes de blés déposées en mon lange somnolent.
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