L’abandon du corps.
Puisque tu pars en voyage … J’ai dessiné sur un bout de carton, tes yeux et tes lèvres … Mes mots bavards sur un buvard seront ma bouche close, le calque de ta peau sur mon piètre chevalet l’hypnose de mon cœur. Il est vingt heures et le haut-parleur sonneur de temps, d’une voix nasillarde m’annonce ton départ. S’infusent dans la théière de mon âme les roses fanées, les regrets des morceaux de sucre trop sucrés. Le miel des maux, larme au creux de ma cuillère et valse dans ma tasse un îlot blanc, le rêve de tes courbes. Sur mon papier tellière s’esquive hier comme un chat de gouttière longeant le chéneau, happant le sel des gouttes d’eau, diamants sertis de tes yeux.
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