Le berceau des vieux mariés.
Couchée dans l’herbe tendre imbibée d’une rosée bohème, une rizière jaillit entre mes seins, les grains de riz de ma mémoire. Les ricochets de mon cœur font battre les ailes du moulin du temps. Le vent des saisons caresse mes courbes, parsème de petites taches brunes ma peau. Les grains de beauté de mon âme se lisent dans les cieux. Toute la misère de mon monde ne peut voiler ton visage. Tous les tombeaux de l’univers dansent l’ivresse d’une romance, voile de blasphème sur l’horizon, edelweiss dans le miroir de la vie. Mes mains tricotent la laine du couvent des heures, je dépose agenouillée devant l’autel de tes yeux, l’aumône de mes printemps et les feuilles de mon automne baptisent mon chemin de croix. Napperon de jours sur la voie lactée, mes larmes belles de nuit céruléennes tapissent l’océan des sentiments. Mes maux d’été fleurissent l’éternité d’une rose, le cortège de ses pétales chant d’amour dans la prairie d’ombres mortes, le pourpre de sa corolle, nuage de poussière sur le chemin mélomane de mes peurs, sarcophage de mes pas, feuillure d’absence. Feuilleté de mélancolie, versets de pluie du livre de ma poésie, mes vers sont les bourgeons interdits de notre jardin d’Éden.
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