Le voilier du grand large.
Je me ferais drapier
de la mer
pour recouvrir
de soie bleue
l’univers.
Elle voyage en solitaire,
le cœur à l’envers,
la larme du poète,
elle est la crémière
de tous ces matins
qui se lèvent,
de ces chagrins,
qui voile au loin
disparaissent
dans le grenier
de l’incertain.
Elle est fripier
de mes yeux.
Elle est l’ivresse
du regard
du nourrisson,
le regard
de la pauvreté
de la vieillesse.
Elle est le riche
qui se tait,
elle est le pauvre
et son horizon.
Elle est le rire
de l’artiste,
la mèche sur son front
balayant l’affront
du temps.
Elle est rebelle
et docile,
elle est la belle
des abysses.
Elle est ma chaise de l’oubli
sur laquelle je m’assois,
elle est en moi,
jolie travestie
de l’ennuie.
Elle est la valve
de mon âme,
ma vouivre.
Elle est ma malle
aux souvenirs.
Elle est ce bourgeon
gorgé de sève
qui éclate.
Elle est le bouton
de lys
à la boutonnière
du printemps.
Elle est l’eau
baptismale.
Elle est vigile
du berceau
de l’enfant.
Elle est le sceau
de la vie.
Elle est …
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