Lettre au grand bleu.
Bohème à l’italienne, la Gauloise sur un rebord de lèvre. Chanterelle et myosotis vacille l’iris l’ivraie de grand chemin, frêle bohème une main où es-tu ma bohémienne ? Alpage de demain, souveraine ma paupière flirte chagrin … Bifurque un regard indigo la sauvagine de deux mains, un grain de beauté, un vent marin, flibustier d’un été indien la grand-voile murmure d’un quartier latin … Le chèvrefeuille lambeau hivernal, tant et tant de champs de blés épis ivres rivages sans bagage au majestueux babillage. Le rideau vient juste de tomber et déjà ton nom sur la grande affiche boulevard oublié. Le joli mois de Marie et nos lèvres de minuit frôlement du langage des anges. Nos fleurs séchées pour toute sève ma peine. La glycine et sa triste mine, s’enjôle l’ivraie ivresse de porcelaine. Mes rosiers tout bourgeon éparpillé au vent fou de la vie, bien sûr la rose trémière a gardé son taffetas sur sa robe et les boutons d’or leur corolle cendrée. Un vol d’oies sauvages, une fièvre de papier, balbutie duvet blanc le cœur d’un enfant. Quelques vers canne à l’appui, une courbature dans le bas des reins. La main poupée de verre, je te balance mes poèmes éclats d’éternité. Le ciel vient de se lever et moi j’ai tant besoin de dormir là où ce vieil oreiller respire encore sous la couverture de nos souvenirs. Et ce vieux vinyle qui n’arrête pas de grincer lettre à Élise …
Lettre à ma mère et cette autre galaxie vintage le cœur vieilli.
Rachel Désir
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