Ma plume.
J’aime ces petites fautes d’orthographe jupon d’orpheline posé sur mes hanches. Le requiem de mes vers quand ma muse s’éteint. D'une rime sur un rebord de lèvre s’étreint ma fièvre bohémienne au cœur d’un papier fusain. J’aime le célibat de ma plume, son bruissement d’ailes quand elle joue la pucelle quartier Latin. J’aime ses absences quand l’aumône de la lune se meurt en jets solennels. Je l’aime dans la marge, marginale d’une maison close quand ma prose s’avorte au creux de ses reins de papier. Je l’aime fantassin de mon jardin secret. Je l’aime indigente quand gueuse elle frôle ma main. Quand d’une balade de larmes son déshabillé s’étale sur une page blanche. J’aime sa guérilla, ses batailles de femme-enfant quand elle se refuse lointaine à un cœur en rappel. J’aime le sanglot de sa robe blanche dentelle matinale quand elle se fuselle longue traîne automnale. Là couchés entre ses lignes s’éveillent mutines des gorgées de soleil en apnée. J’aime sa cotonnade de rêve chaud quand l’éther s’ouvre bleu, crépite, morceaux de vie entre ses interlignes.
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