Marquise gitane.
Bohème, au pas de tes draps,
je marche.
Sous tes jupons guenilles,
je me suis souvent tordu la cheville.
Et même si je boitille …
Sur ton chemin je reste cette gamine,
jolie môme à la mine triste,
petit rat de mon opéra.
Sur ta jetée,
la prunelle a marée basse,
je regarde le temps s’échouer,
navire usé de toutes ces mortes-eaux,
salin et rivage s’entrelacent,
lacets de quelques pensées.
Voile galante,
de mes pieds déchaussés
la traversée des maraudes,
le cœur à la dérobée d’un champ de blés.
Cahin-caha, faucille entre les doigts,
charmille de mes chevaux de bois,
mes rêves d’enfant sur le dos,
le chant d’un vieux carrousel,
m’entraîne la vie demoiselle.
Une traîne,
anode,
la rose démaillotée ânonne.
Des rails blets,
et ce train flibustier,
les printemps berçant mon bustier.
tant de lunes engendrées,
ma plume sur les hanches,
un nid d’oiseau sans branche,
mes larmes égouttées,
le goûter des anges,
un lange à l’abandon,
vagabonds, les vagues et le sablon,
l’amour est un ramoneur,
petit bonheur de quelques heures.
Filigrane le vol des oies sauvages,
sous leurs ailes cendrées
mes derniers bagages,
en haillon le grand mât,
du chanvre de ses cordages mes mains trop émiettées.
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