Mémoire nue.
Je me souviens … De cet après qui l’espace d’un instant ne fut que fugue et long frisson. Quand tu arpentais mon front de tendresse et de passion, la moisson du premier baiser … Je cueillais dans la déraison la pomme, la feuille de vigne avait perdu sa saison. C’était si bon … Avec la simplicité des mots, la beauté d’un vol d’hirondelles sur leurs ailes l’âme du poète, deux syllabes a, mour, portées par la mousson, poème d’un nouvel horizon, miroitaient dans tes prunelles, la fleur et son pollen, quelques-uns un de mes vers … Ma plume, ricochet de sentiment, jouvencelle, berceuse, joueuse dans le temps. Mon corsage alangui dans la paume de ta main, deux si petites choses y reposaient en paix. Deux infimes fruits à la pelure fragile, la rudesse de la peau de tes doigts les écorchait un peu … Mes mains timides longeaient ton torse, prises au piège d’un duvet printanier, perlaient dans le crin, emmêlées les gouttes hésitantes de sueurs de nos corps en apesanteur, la nudité du cœur. La rose du jardinier des couleurs du destin y prenait la teinte du pourpre de tes veines. La faiblesse du vigneron, vendange du premier coucher et dans notre couche bordée de belle-de-jour, s’endormaient nos bourgeons de vie.
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