Monologue d'une fleur.
Sous l’aumône d’un sein,
j’offre ma caresse vaurienne,
à mon petit bohémien.
J’ai peur des rires de son silence,
des rides de son absence,
de sa plainte d’existence.
J’éprouve crainte
de l’érosion de mes paupières,
des sueurs de la ménopause,
de son coup de serpillière,
du bruit de la vieille charpente
de notre logis
qui craquelle,
du grincement de nos persiennes.
J’ai hantise
de ta main qui m’oublie,
de la rose
si ancienne
pourtant encore notre belle.
J’appréhende
ta bouche sans souffle,
qui n’ose et s’absente,
le souffre de mes lèvres,
pourpre de fièvre,
souffre-douleur,
la poussière de pleurs
que nul ne souffle.
J’angoisse
de l’envol muet de la tendresse,
de la perte d’allégresse
d’un cœur gris.
Je ressens l’effroi du cirque de la vie
de sa piste aux soupirs,
de l’oreille sourde de l’abstinence.
Entre l’ombre et la lumière
de l’hôtel de nos souvenirs
posé sur l’autel du sacrifice,
j’aperçois le manège des hirondelles.
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