Non ce n’est pas une nouvelle …
La vie est sentinelle, guet de nos journées qui s’enchaînent du gai potron-minet sans chaîne au crépuscule miné.
Je me souviens d'une poupée de porcelaine aux yeux bleus et aux joues roses. Elle était si fragile ... Pendant des années dans une vitrine je l'ai contemplée. Un pourpre sur ses lèvres d'un baiser jamais donné, elle me ressemblait beaucoup. En ce temps là je n'avais que treize ans. Je rêvais du prince charmant mais sa venue m'effrayait un peu je l'avoue. Comme elle, mes doigts étaient crispés sur quelque chose de doux mais d’inaccessible … La peau trop tendre et le cœur petit bourgeon, j’écrivais déjà en live, l’âme vagabonde dans les champs de blés. L’a cappella du cœur, arpèges de mémoire, sans partition je gribouillais une chanson, chemin du Petit Poucet … Des petits cailloux, des violettes, l’âme de porcelaine, le cœur en bandoulière, j’en ai parcouru des kilomètres … Le soleil se lève à l’Est. Le petit garçon en bord de mer, un sourire maritime sur le rebord des lèvres, et ses yeux aguerris étaient corbeille d’airelles dormeuses en mon corsage. Je me remémore nos caresses mouillées sous l’averse de juillet, nous étions deux poupons de lune couchés dans le sable doré, l’apnée du goéland.
Une main,
le cœur,
un regard,
des lèvres,
une bouche,
des baisers,
un chevet,
une bohème,
le masque vénitien.
Á ne plus se regarder on a brisé nos chaînes.
Á ne plus sentir le souffle du vent on a oublié nos rêves.
Mais j'écrirai encore à l'encre de mes yeux, le bleu en quarantaine.
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